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26 avril 2012

Charles Juliet à Oyonnax (Ain)

Samedi 28 avril à 16h à la bibliothèque adulte du centre culturel Louis Aragon d'Oyonnax dans l'Ain, le public est convié à une rencontre avec Charles Juliet.

Photo : Charles Juliet reçu par Michel Cornaton, directeur de la revue Le Croquant dans la maison de Roger Vailland à Meillonnas dans l'Ain. © Christian Cottet-Emard, 1989

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28 juin 2008

Le nouveau Croquant vient de paraître



croquant.jpg J’avoue une certaine émotion à signaler la parution du nouveau Croquant, n° 57-58, un numéro spécial anniversaire : le Croquant 22 ans... Et après ? Quel chemin parcouru depuis la première livraison du mois de juillet 1987 ! Quelques mois avant, un dimanche matin, je crois, Michel Cornaton m’avait téléphoné pour me proposer de rejoindre le comité de rédaction. Ma première pierre à l’édifice se limita à deux poèmes de jeunesse, « L’heur d’été » (oui, sans e, comme bonheur) et « Ordre du jour ».

Avec son sens de l’amitié et sa délicatesse, Michel Cornaton me fait l’honneur d’ouvrir ce nouvel opus par un autre de mes poèmes, « L’inversion de la fourche ». Alors oui, je suis ému, car ces deux décennies au Croquant m’ont enrichi de belles rencontres et surtout de joies inconcevables dans mon activité de journaliste professionnel. Mes années de presse régionales me semblent aujourd’hui absurdes, irréelles, alors que chaque bon moment de ces mêmes années au Croquant est pour toujours gravé dans ma mémoire.

N’ayant pas travaillé à cet imposant numéro (352 pages !) je m’étonne de m’y trouver si présent, toujours grâce à la sollicitude de Michel qui a récupéré et publié deux de mes articles dispersés, un entretien avec Jean Pérol évoquant Roger Vailland et le reportage avec photo d’une de mes visites à Jean Tardieu.
photocroquant.jpg

Et puis je découvre aussi cette photo que Sylvette Germain avait prise de notre petit groupe, ce beau jour de 1991, en compagnie de Marie-Laure et Jean Tardieu.
Et puisque la poésie fut ma première collaboration au Croquant, voici mon poème ouvrant ce numéro des 22 ans. Le cercle se referme-t-il ? Pas si sûr...

L’inversion de la fourche

Le paysan en deuil du blé
planta sa fourche dents en l’air
entre le sillon et l’ornière.
Il libéra les emmurés :

« Si je n’avais semé que des épouvantails ? »
hésita-t-il en invitant les passereaux
et toutes les divinités qui font ripaille
pendant que l’ingénieur travaille du chapeau ?

« Foin des villages ancillaires,
la moisson s’engrange à l’envers ! »
riaient les fleurs dans les épis
en défiant tous ses outils.

Ce jour-là se vengeant des siècles d’esclavage,
la fourche s’envolait trop haut dans les nuages
et tous les clavelins de son vin de gelées
ne purent épingler le paysan au pré.

* Le Croquant, n°57-58. (Sciences humaines, arts, littérature). 352 pages. 23€ .
Adresse : 46 av. Mathieu Misery, 69160 Tassin-la-Demi-Lune.
Mail : revuelecroquant@yahoo.fr
www.le-croquant.com